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Mise à jour du marché des bovins Canfax – 2023 en revue
Le premier semestre 2023 a été marqué par des coûts d’alimentation élevés, mais aussi par des prix record. La sécheresse a de nouveau frappé une partie des Prairies, poussant les génisses vers les parcs d’engraissement et retardant l’expansion du troupeau malgré des prix record pour les veaux. Les parcs d’engraissement ont enregistré des marges moyennes positives sur le marché au comptant (en supposant qu’il n’y ait pas de gestion des risques) pour tous les poids de bovins. Le dollar canadien est resté relativement stable tout au long de l’année.
Les prix se sont améliorés pour toutes les catégories de bovins en 2023, les bouvillons de 500 à 600 livres de l’Alberta atteignant en moyenne 384 $/q au quatrième trimestre, soit une hausse de 114 $/q ou 42 % par rapport à 2022. Les prix records des veaux ont poussé les profits vaches-veaux de l’Alberta à des niveaux records en 2023, dépassant ceux de 2015. Les prix des bouvillons gras de l’Alberta ont augmenté de 19 % de janvier à décembre, établissant de nouveaux records à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée. Le prix moyen annuel de 225 $/q est le plus élevé jamais enregistré.
Pour 2023, l’orge se situe en moyenne autour de 400 $/tonne, soit 8 % de moins que l’année dernière, mais reste 29 % plus élevée que la moyenne quinquennale. Les prix de l’orge sont restés largement stables à près de 425 $/tonne au cours du premier semestre 2023, mais ont baissé de 12 % au cours du second semestre pour se rapprocher de 375 $/tonne. La Chine a ouvert sa frontière à l’orge australienne en août, après trois ans de restrictions commerciales, ce qui a réduit la demande d’orge canadienne et fait baisser les prix. Pour 2023, les prix moyens du foin étaient légèrement inférieurs de 3 % à ceux de l’an dernier, mais supérieurs de 29 % à la moyenne quinquennale. Les prix du foin de l’Alberta ont évolué à l’inverse de ceux de l’orge, augmentant de 21 % entre le premier et le second semestre de 2023, pour atteindre 250 $/tonne. Les prix du foin de l’Alberta ont grimpé cet été, les conditions de sécheresse ayant une fois de plus gagné l’ouest du Canada, réduisant les rendements. La modération des coûts de l’alimentation animale et l’augmentation de la production de maïs en Amérique du Nord en 2023 ont soutenu les prix des veaux cet automne.
Le cheptel américain de vaches a atteint son maximum en 2018 et a diminué de 9 % depuis. En outre, les génisses de relève de bœuf sont en baisse de 700 000 têtes depuis le pic de 2016. La récolte de veaux de 2023 était inférieure de 665 000 têtes à celle de 2022, soit une baisse de 1,9 %. La reconstitution des troupeaux devait commencer l’été dernier, mais les conditions de sécheresse qui se sont installées dans de nombreux États de pâturage ont découragé la rétention des génisses cet automne. Les prix historiquement élevés des veaux devraient encourager la reconstitution des troupeaux l’année prochaine, bien que les changements significatifs dans les inventaires dépendront de l’humidité et des stocks d’aliments pour animaux. L’USDA prévoit que la production de bœuf diminuera de 3 à 5 % en 2024, avec une baisse plus importante au cours du second semestre. La réduction de l’offre devrait soutenir les prix en 2024.
Mais les prix sont constitués à la fois de l’offre et de la demande. Les prix nominaux du bœuf au détail en 2023 (de janvier à octobre) ont augmenté de 7 % par rapport à 2022. En comparaison, les prix de détail du poulet n’ont augmenté que de 3 % et ceux du porc ont diminué de 5 %. Cela a poussé les ratios de prix du bœuf par rapport au porc et du bœuf par rapport au poulet à un niveau historiquement élevé en 2023. Malgré les vents contraires de l’économie en 2023, y compris la menace d’une récession au second semestre, la demande est restée historiquement forte.
Facteurs à surveiller en 2024
Les marchés des bovins comportent de nombreux éléments en mouvement. Tout événement de type « cygne noir », tel qu’une perturbation majeure de la chaîne d’approvisionnement, l’emporterait probablement sur tous les autres facteurs de marché énumérés ci-dessous.
Demande – La demande de bœuf devrait être sous pression en 2024, la famille canadienne moyenne devant payer 700 $ de plus pour l’épicerie en raison de l’inflation collante des prix des denrées alimentaires. La demande internationale a montré des signes de fléchissement. Les stocks abondants dans certains pays asiatiques ont maintenu leurs prix du bœuf à un niveau bas, ce qui a écarté le bœuf nord-américain de ces marchés. Nous continuons à observer un soutien remarquable en Amérique du Nord, en particulier pour le bœuf de haute qualité AAA et Prime. Le dollar américain et le peso mexicain continuent de bien se comporter par rapport au dollar canadien. Une monnaie forte rend les importations plus attrayantes, ce qui a déplacé le commerce international du Japon vers le Mexique en 2023. Les taux de change continueront à jouer un rôle important dans la destination du bœuf canadien en 2024.
Conditions météorologiques –Les ventes de bovins aux États-Unis devraient diminuer l’année prochaine, ce qui devrait favoriser la hausse des prix. Les conditions sèches de l’été 2023 ont poussé les bovins d’engraissement à entrer plus tôt dans les parcs d’engraissement, ce qui soutiendra la production au cours du premier trimestre 2024. Les conditions d’humidité devraient s’améliorer au cours de la première moitié de 2024 et pourraient encourager la rétention des génisses au cours de la seconde moitié. Les mises en marché devraient diminuer en 2024, mais la baisse sera plus marquée si les génisses sont conservées.
Céréales fourragères – L’orge de Lethbridge reste désavantagée en termes de coûts d’alimentation par rapport au maïs de l’Ontario et du Nebraska. Il est possible que le marché des bovins d’engraissement subisse une forte variation si les États-Unis reçoivent des pluies suffisantes.
Dollar canadien – À l’exception d’un petit pic au cours de l’été, le dollar canadien s’est largement maintenu entre 0,73 et 0,75 $ cette année et devrait s’établir en moyenne autour de 0,74 $. Une variation d’un cent du dollar canadien a un impact sur les prix des veaux d’environ 6 $/q, toutes les autres variables restant constantes. La stabilité du dollar canadien a permis aux fondamentaux de l’offre et de la demande de fonctionner sur le marché.
Les niveaux de base se sont renforcés au cours du quatrième trimestre de 2023, alors que le marché de contrats à terme a chuté. Le 1er décembre 2023, le nombre de bovins d’engraissement en Alberta et en Saskatchewan est resté stable par rapport à l’année dernière et a augmenté de 4 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Cela pourrait accroître le risque de base pour les parcs d’engraissement, en particulier au cours du premier trimestre. Le rapport mensuel Canfax Trends estime que toutes les catégories de bovins d’engraissement ont des marges nettes moyennes positives en 2023, en supposant qu’il n’y ait pas de gestion des risques. Les marges positives des parcs d’engraissement ont encouragé ces derniers à remplir les enclos. De janvier à octobre, les importations nettes de bovins d’engraissement ont totalisé 136 700 têtes, soit 106% de plus qu’en 2022 et seulement 2% de moins que la moyenne quinquennale. L’offre et la demande relatives, au nord et au sud de la frontière, sont le principal moteur des niveaux de base. Le nombre de bovins d’engraissement qui finissent par aller au sud sera un facteur important pour les niveaux de base et l’effet de levier des parcs d’engraissement en 2024.
Dans l’ensemble, l’offre nord-américaine se resserre en 2024 et soutiendra les prix au cours des deux prochaines années. Toutefois, la grande question est de savoir comment la demande des consommateurs, tant au niveau national qu’international, résistera à des niveaux de prix plus élevés. Le changement de levier a diffusé des dollars tout au long de la chaîne d’approvisionnement, bien que ces changements n’aient pas encouragé l’expansion des troupeaux de bœufs. L’industrie reste dépendante des précipitations.
Canfax est la principale source d’information sur le marché des bovins au Canada. Division de l’Association canadienne des bovins, Canfax fournit depuis plus de 50 ans une analyse experte des marchés et des tendances de l’industrie nord-américaine du bœuf, qui est en constante évolution. Les éleveurs de bovins, les gestionnaires de parcs d’engraissement et les professionnels d’agro-entreprises comptent sur des renseignements exacts, pertinents et opportuns comme outil essentiel pour maximiser les profits dans le secteur du bœuf d’aujourd’hui. Pour savoir comment devenir membre de Canfax et obtenir des informations quotidiennes/hebdomadaires sur le marché, consultez le site www.canfax.ca