Résilience économique
La résilience économique de la production de bovins de boucherie englobe de multiples politiques agricoles nationales, notamment les outils de gestion des risques et l’offre stable de main-d’œuvre.
Principes de l’ACB sur la gestion du risque d’Entreprise (GRE)
- L’ACB croit qu’il faut des programmes nationaux de gestion des risques agricoles suffisamment financés, qui sont offerts de façon uniforme dans toutes les juridictions et qui doivent être aussi neutres que possible sur le plan du marché et de la production.
- Les programmes doivent être structurés de manière à minimiser leur influence sur les décisions d’affaires, à permettre à l’industrie d’être guidée par des signaux clairs du marché et à ne pas modifier l’équilibre concurrentiel au sein de l’industrie, y compris au niveau régional et sectoriel.
- Les programmes doivent être opportuns, transparents et prévisibles
- Les programmes doivent être partagés équitablement avec le gouvernement et structurés de manière à minimiser les risques d’action sur le commerce extérieur.
- Les programmes en cas de catastrophe doivent être conçus pour répondre spécifiquement à la situation et pour en minimiser l’impact.
- L’ACB est favorable à une certaine souplesse dans la contribution du gouvernement aux programmes régionaux/provinciaux d’assurance du bétail, à condition que le niveau global de soutien soit le même dans tout le pays et que les programmes soient neutres par rapport au marché.
Recommandations sur la politique de GRE
Assurance des prix du bétail (LPI)
Le LPI est un programme prospectif, basé sur le marché, de type assurance, qui permet aux agriculteurs et aux éleveurs de gérer le risque de prix. L’ACB recommande que :
- Le LPI devienne un programme permanent dans le cadre de la suite GRE. Ce changement profitera aux jeunes de l’industrie bovine, qui n’ont souvent pas de capitaux propres sur lesquels s’appuyer. Le LPI offre un filet de sécurité solide pour aider les agriculteurs et éleveurs à traverser la tempête des marchés à la baisse et à poursuivre leurs activités l’année suivante.
- Les primes à frais partagés avec le gouvernement contribueraient à accroître la participation au programme LPI. Le partage des coûts des primes mettrait également les éleveurs de bovins canadiens sur un pied d’égalité avec les producteurs de cultures et les éleveurs de bovins américains, qui ont tous accès à des subventions aux primes par le biais de l’assurance-récolte et des programmes de protection contre les risques du bétail.
- Élargir l’accès au LPI pour permettre la participation des éleveurs de bovins des provinces maritimes qui n’ont actuellement pas accès à un programme d’assurance des prix. Ceci favorisera la croissance de l’industrie dans tout le Canada.
Report de l’impôt pour les éleveurs
L’ACB recommande au gouvernement fédéral d’apporter des modifications à la disposition de report de l’impôt pour les éleveurs afin de permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de choisir eux-mêmes le moment où ils peuvent utiliser cet outil et de s’assurer que tous les bovins sont admissibles à la disposition de report. Cela permettra aux agriculteurs et aux éleveurs de mieux s’adapter financièrement en cas de sécheresse, d’inondation ou d’incendie, car ces événements les obligent souvent à vendre des animaux comme des veaux et des animaux reproducteurs plus tôt que prévu.
Agri-stabilité
L’ACB recommande aux gouvernements d’améliorer davantage Agri-stabilité en mettant en œuvre les changements suivants:
- Le seuil de déclenchement du paiement au titre d’Agri-stabilité est porté à 85 % de la marge de référence.
- Suppression du plafond de la marge de référence dans le cadre d’Agri-stabilité.
- Supprimer le test de viabilité.
- Ajuster le plafond des programmes de gestion des risques de l’entreprise pour refléter l’impact de l’inflation.
- Pas de plafond en cas d’impact catastrophique sur le marché.
- Les dépenses admissibles dans le cadre d’Agri-stabilité doivent être ajustées de manière à ce que les producteurs qui cultivent leurs propres aliments pour animaux soient traités sur un pied d’égalité avec les producteurs qui achètent des aliments pour animaux.
- Que le programme Agri-stabilité considère la location de pâturages comme une dépense fourragère admissible.
Agri-relance
- Agri-relance a aide les agriculteurs et les éleveurs à faire face aux situations de catastrophe dans plusieurs régions du Canada, mais des améliorations sont possibles. Des déclencheurs clairs et un suivi clair qui ne dépend pas de la prise de décision politique aideront les agriculteurs et les éleveurs à prendre des mesures à la suite de catastrophes. De plus, l’ACB croit que les programmes d’aide en cas de catastrophe dans le cadre d’Agri-relance doivent également être flexibles et conçus pour répondre spécifiquement à la situation et pour en minimiser l’impact.
- En ce qui concerne l’initiative de mise en retrait 2020 dans le cadre d’Agri-relance, l’ACB croit qu’il est prudent pour les gouvernements de s’assurer que le cadre de ce programme est facilement accessible et disponible pour être déployé rapidement si des ralentissements de transformation se produisent à nouveau. De plus, toute initiative future d’Agri-relance devrait être conçue de sorte que la date limite d’admission au programme s’aligne sur la date limite de financement du programme.
Assurance-fourrage et pâturage
Il faut améliorer l’assurance du foin et du fourrage dans tout le pays. Les programmes gouvernementaux d’assurance agricole à frais partagés offrent une couverture pour les cultures fourragères, y compris les pâturages et le foin, partout au Canada. Cependant, la participation des agriculteurs et des éleveurs à ces programmes est faible par rapport aux cultures annuelles. Les produits d’assurance fourragère se distinguent souvent des cultures annuelles en ce sens que la couverture et le règlement subséquent des sinistres sont basés sur la superficie et non sur la production d’une exploitation individuelle. L’absence de couverture d’assurance agricole individuelle pour les fourrages peut dissuader la participation et représente une source d’inégalité entre les solutions de GRE pour les cultures vivaces et annuelles. Les programmes d’assurance-fourrage et pâturage devraient également être dotés d’un mécanisme qui aide les agriculteurs et les éleveurs à tenir compte de l’augmentation des prix des aliments pour animaux en période de pénurie. Ces améliorations à la conception des programmes pourraient atténuer les demandes d’Agri-relance en période de sécheresse ou d’inondation.
L’ACB collabore activement avec les gouvernements fédéral et provinciaux à l’évaluation et à l’amélioration des programmes d’assurance fourragère et de leur marketing.
Programme de paiements anticipés
L’ACB demande que la portion sans intérêt du Programme de paiements anticipés (PPA) soit augmentée à 500 000 $.
Faire face aux pénuries de main-d’œuvre
- L’industrie canadienne du bœuf a un besoin constant d’un meilleur accès à une main-d’œuvre qualifiée. Notre secteur emploie 13 % de la main-d’œuvre agricole du Canada, ce qui en fait l’un des plus importants employeurs du secteur agricole. Selon le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), en 2017, l’industrie primaire du bœuf au Canada n’a pas été en mesure de combler 1 700 emplois avec la main-d’œuvre nationale disponible. Cette pénurie a coûté 334 millions de dollars à l’industrie. D’ici 2029, le déficit de main-d’œuvre de l’industrie du bœuf devrait se creuser encore davantage, avec plus de 14 000 emplois qui risquent de ne pas être comblés.
- Le programme des travailleurs étrangers temporaires (TET) est utilisé par les producteurs de viande bovine et les éleveurs comme mesure de dernier recours pour obtenir des travailleurs afin d’augmenter, mais jamais de remplacer, la main-d’œuvre nationale. Ces travailleurs sont amenés dans le cadre du programme TET pour un travail permanent et à temps plein, et les efforts commencent généralement peu après pour les faire passer au statut de résident permanent. Ces travailleurs deviennent une partie importante de la construction de notre économie rurale. Tous les segments de l’industrie des bovins de boucherie font appel aux TET, y compris les exploitations de naissage, les éleveurs de bouvillons semi-finis et les parcs d’engraissement. Il est essentiel, pour la durabilité et la compétitivité de notre industrie, de veiller à ce que les usines de transformation du bœuf du Canada aient également accès aux TET pour augmenter l’offre de main-d’œuvre nationale, ainsi qu’à des voies viables permettant aux TET d’obtenir la résidence permanente.
- L’ACB recommande que le gouvernement du Canada établisse des mécanismes qui priorisent l’accès à la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire qui sont particulièrement touchés par les pénuries de main-d’œuvre. Le récent projet pilote d’immigration dans le secteur agroalimentaire et l’annonce de la politique d’immigration dans le budget 2021 sont de bons exemples de ces mécanismes stratégiques qui devraient être élargis.
- La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de l’agriculture et de la transformation primaire constitue une menace sérieuse pour la viabilité économique du secteur et pour la sécurité alimentaire du Canada. L’ACB se joint à tous les autres segments de l’agriculture canadienne et de la transformation primaire pour appuyer les recommandations du Plan d’action national sur la main-d’œuvre agricole et agroalimentaire de l’Équipe spéciale sur la main-d’œuvre. Les recommandations du Plan d’action sont axées sur l’augmentation de l’offre et l’amélioration des compétences et de la formation des travailleurs de l’industrie. L’ACB recommande que des ressources financières soient consacrées à la mise en œuvre rapide du Plan d’action.